Comprendre, partager, expérimenter et co-construire des approches nouvelles pour placer la protection du vivant au centre de la décision économique. C’est autour de cet objectif que Cap Business Océan Indien a réuni une cinquantaine d’acteurs pour une nouvelle édition de « The Move » – la deuxième dédiée aux enjeux de labiodiversité. Du 2 au 5 décembre, ce séminaire régional, organisé à Maurice, a rassemblé entreprises, organisations professionnelles, ONG, chercheurs, institutions publiques et journalistes des six territoires insulaires de l’Indianocéanie.
Créé par Cap Business Océan Indien, « The Move » est un outil d’accompagnement destiné à aider les entreprises dans leur transition vers des pratiques plus durables et responsables. Pour cette édition, l’association a choisi le format d’unséminaire, propice à la réflexion avant l’action. Ce séminaire s’inscrit dans le cadre du projet Business for Biodiversity(B4B) du programme Varuna, qui bénéficie du soutien de l’Agence française de développement et d’Expertise France.Porté par Cap Business Océan Indien, le projet B4B vise à renforcer les capacités des entreprises à intégrer la biodiversité dans leur stratégie et leur pilotage.
Au cours des 4 jours, les participants ont vécu des expériences inédites. En effet, cette retraite professionnelle hors du commun a alterné sessions plénières, témoignages inspirants et ateliers interactifs, avec un but central : placer les enjeux de biodiversité au centre des débats et des actions concrètes des entreprises et de leurs partenaires.
« Face aux défis globaux, notre responsabilité est claire. Il s’agit d’accélérer la transition vers des économies circulaires et décarbonées, mais cela suppose de reconnaître la biodiversité comme un puissant levier pour une croissance pérenne. En effet, une transition réussie permettrait de réduire les pressions qui menacent nos écosystèmes, les empêchant de jouer pleinement leur rôle », a déclaré M. Chamsouddine Ahmed, Président de Cap Business Océan Indien.
Un espace inédit de réflexion collective pour les acteurs de la région
Figurant parmi les 36 points chauds mondiaux de biodiversité, les îles du sud-ouest de l’océan Indien abritent un patrimoine naturel exceptionnel, vital pour de nombreux secteurs d’activités qui dépendent, d’une manière ou d’une autre, des services écosystémiques. Or, cette biodiversité est aujourd’hui fragilisée, d’où la nécessité pour les acteurs économiques, en particulier les entreprises, de repenser leur stratégie.
Pendant quatre jours, le séminaire a permis aux participants de réfléchir à des approches nouvelles et concrètes pourplacer la biodiversité au centre de la décision économique. Il a permis de partager des connaissances et expériences, tout en créant des passerelles entre le monde de l’entreprise et celui de la recherche. En favorisant ce type d’échange, le projet B4B entend aider les entreprises de la région à identifier des opportunités économiques qui participent à la préservation du vivant.
« C’était un plaisir de voir la motivation et l’engagement de chaque participant à être acteur du changement, mais aussi de les entendre partager leurs problématiques et leurs idées innovantes au service de notre biodiversité régionale. Au-delà de renforcer les capacités et d’améliorer les connaissances, ce séminaire a donné lieu à des échanges forts et fusionnels, ayant tous en commun un désir urgent d’engager une dynamique concrète de changement pour protéger nos îles et leurs écosystèmes naturels », a déclaré Mme Fanny Haff, Chargée de mission-Biodiversité au sein de Cap Business Océan Indien.
Des temps forts pour apprendre, dialoguer et agir
Le programme, particulièrement riche, a alterné sessions plénières, ateliers interactifs et activités de terrain :
– Fresque de la biodiversité : atelier collectif permettant de saisir la complexité des pressions sur la nature et les leviers d’action a fédéré les participants en les poussant à collaborer et trouver des solutions créatives.
– Restitution des études sectorielles menées par Cap Business Océan Indien sur les dépendances et impacts du tourisme et de l’agriculture.
– Témoignages d’entreprises engagées, partageant leurs trajectoires, leurs leviers et les défis rencontrés dans l’intégration de la biodiversité au cœur de leur gouvernance.
– Ateliers pratiques pour découvrir l’adaptation fondée sur les écosystèmes (EbA), le storytelling et la communication, ainsi que les opportunités de financement pour soutenir les initiatives en faveur de la biodiversité.
– Sortie immersive à Ebony Forest pour reconnecter les participants au terrain et valoriser les efforts de conservation en cours. Ils ont d’ailleurs eu l’occasion de comprendre les subtilités liées aux efforts de restauration des forêts endémiques, ainsi que celles qui lient étroitement la faune et la flore endémiques de chaque territoire, à travers une chasse au trésor et une visite guidée.
– Espace d’exposition, favorisant les rencontres, le réseautage et la mise en lumière des projets portés dans la région.
– 4e Conférence-débat du cycle « Résîlience » : « Investir dans la biodiversité – Et si la protection du vivant devenait le cœur de nos stratégies d’entreprise ? » en format hybride, explorant des modèles économiques innovants et des cas concrets d’entreprises ayant intégré la nature dans leur création de valeur.
Une dynamique régionale claire qui se dessine
En réunissant des participants des six territoires, ce séminaire « The Move » témoigne d’une volonté partagée : construire une dynamique régionale autour de l’économie de la biodiversité.
Cette diversité d’acteurs – dirigeants d’entreprise, experts, entrepreneurs, ONG, chercheurs – a permis de multiplier les regards et de faire émerger des pistes d’action adaptées aux réalités de chaque territoire.
